De breve a Bretaña

1907 les débuts

A Loudéac, en août 2007, le Club de l’Epagneul Breton (C.E.B.) a brillamment commémoré le centenaire de sa création, et sa première bannière, celle de « l’épagneul breton à courte queue naturelle ». naturel »), le 3 septembre 1907. L’occasion de revenir sur l’origine de la saga de l’épagneul breton.
Nous n’évoquerons pas ici la référence traditionnelle au « chien d’Oysel », tel qu’il est connu de tous, ni les nombreux tableaux, dessins ou tapisseries exposés dans les musées européens, où l’on peut voir des chiens dont la structure est sans doute proche de ce que l’on attend d’un court « épagneul ».
(tr. note : la traduction exacte devrait être « épagneul », mais cela peut prêter à confusion avec des races rougissantes comme le springer anglais « épagneul », et comme l’épagneul breton est strictement une race d’exposition, plus tard, nous préférerons n’utiliser que le mot français « epagneul »)

XIXème siècle

Vers la fin du 19ème siècle, des auteurs de qualité, comme Stonehenge ou Hamilton, ne mentionnent toujours pas l’épagneul de la Bretagne française dans leurs écrits, mais, dans le livre publié par l’éditeur « de Rothschild » ils mentionnent, parlant de l’Epagneul français : « du fait de croisements avec d’autres races, l’Epagneul a donné naissance à de nombreuses variétés, dont les caractéristiques sont trop instables pour permettre une description »
Cependant, quelques dixièmes d’années plus tôt, un écrivain anglais, le Rev. E.W.Davies, qui a passé de longs mois dans la région de Carhaix (au coeur des hauts plateaux armoricains) et qui a sillonné les « montagnes noires » de la « Basse Bretagne », mentionne l’existence et l’usage courant dans ces régions d’un « braque breton » dont l’efficacité et le courage ressortent, et continue ainsi : [Une qualité supérieure des braques bretons est leur façon de pénétrer dans les buissons les plus touffus et d’y travailler avec les oiseaux, comme doit le faire un foxhound chassant sa proie…][ . ..le braconnier qui chasse sept jours sur sept pour gagner sa vie, et qui tire partout, dresse lui-même un braque bien supérieur à bien des égards aux braconniers parfaitement dressés que l’on trouve dans nos champs de navets ou sur nos landes de grand tétras…]
Il est très probable que le chien ainsi décrit soit l’ancêtre de l’épagneul breton, sinon de l’épagneul breton lui-même, qui était déjà alors amarré pour éviter les blessures des ajoncs lors de la chasse à la bécasse.

Début XX

Au début du XXe siècle, un officier militaire, le vétérinaire P. Grand-Chavin alors basé en Bretagne, mentionne la rencontre fréquente de quelques petits « épagneuls », presque tous à queue courte, et la description qu’il en donne est très fermer. à ce qu’on pourrait faire aujourd’hui : Queue courte de 10 à 15 centimètres (4 à 6 pouces), poitrine très large et profonde, arrière-train court et massif, aspect général trapu, dos fort, yeux expressifs avides, expression intelligente, très birdy, intrépide, un bon pointeur… et un lièvre courant ! Concernant la robe, il mentionne toutes les couleurs acceptées aujourd’hui, mais parmi lesquelles certaines, comme le blanc-noir, seront rejetées dans le premier bandeau en raison de l’influence des représentants du club de race Epagneul Français, pour qui la robe était considérée. . d’un Épagneul. comme nécessairement blanc de foie.
Ainsi, il est établi que cet Epagneul, parfois appelé « courton » (« shorty »), déjà depuis le XIXe siècle, était apprécié des braconniers et des paysans du centre de la Bretagne française, une région longtemps éloignée des grands axes routiers, ou du réseau ferroviaire. . Sa structure avait été façonnée par le comté dans lequel il vivait depuis des années et des années : plus petit que les Setters, les Pointers et les Epagneuls français, rustique, court, solide et courageux, qualités toutes exigées d’un chien de chasse par des gens simples qui recherchent l’efficacité. avant toute chose. Bien sûr, le type n’était pas tout à fait figé, et il y avait des variations ici et là, comme l’a bien expliqué Oberthur.
L’efficacité de ces chiens amène naturellement les plus chanceux à leur verser des intérêts. La famille Du Pontavice est souvent citée, mais il y en a bien d’autres : de Cambourg -l’un des pionniers de la race-, de Boisriou, de Bernardières, de Riverieulx, de Kermadec -un célèbre éleveur de chiens-, Enaud -le fondateur de la C.E.B.C.Q.N. (Club de l’Epagneul Breton à Courte Queue Naturelle)-, de Pelet -le premier président du club-, Patin, Treuttel, Lessard, etc., tous passionnés et désireux de promouvoir cette race originale hors de Bretagne avec sa structure et ses qualités mentales et physiques.

Épagneul Breton – Bob des Landes du Pech
Épagneul Breton – Bob des Landes du Pech

Le S.C.C et le L.O.F

La création de la « Société Centrale Canine » (S.C.C. Le Club Canin Français) et du « Livre des Origines Françaises » (L.O.F. Le Livre des Origines Françaises) en 1881 donna un nouvel élan à l’intérêt pour les chiens de race en France, et l’Epagneul Breton fut bientôt capable de rejoindre la famille des races de chiens d’arrêt « standardisées ». Ainsi, en 1896, un Epagneul très justement nommé « PINSON ROYAL » est inscrit au Salon de Paris dans la catégorie « toutes races d’épagneuls », mais bien que son propriétaire, le Vicomte de Cambourg, le considère très bien construit, non pas de récompenses ! Qui, à cette époque, à Paris, avait connaissance de cet « épagneul de toute variété » à une époque où seul l’épagneul français était reconnu comme race ? Ce demi-succès ne décourage pas les éleveurs qui continuent à inscrire leurs chiens : en 1904, MAX DE CALLAC de Patin devient le premier à recevoir la mention « très honorable ». Dans les années qui suivent, ces Epagneuls « toutes variétés » deviennent plus nombreux dans les rings parisiens et ailleurs. Ils n’étaient que l’avant-garde d’une chasse de masse beaucoup plus importante toute l’année dans les pays des hautes terres. Ainsi, à Toulouse, avant même la création officielle de la race, une classe spéciale « Epagneul Breton » fut créée pour l’exposition de 1906. La même chose se produisit à Paris en 1907, quelques mois avant la création du club.
Il devient alors évident que l’épagneul breton quitte sa région natale de l’Argoat et des Montagnes Noires et part à la conquête d’autres pays ! L’essai de standard est établi à Loudéac le 3 septembre 1907, en même temps que se crée le club de la race, sous l’impulsion d’Arthur Enaud, amateur bien connu de diverses races, dont les chevaux.

Bibliographie:
R. Munsch, 1937 : L’Epagneul breton, éditions de l’Eleveur
R. de Kermadec, L’Epagneul Breton, éditions Sport Canin
R. de Kermadec, 1949, Le Chien d’Arrêt, éditions Flammarion
M. Lessard, 1952, L’Epagneul Breton, éditions Crépin-Leblond

Traduit par Pierre Willems
Novembre 2012